Article à paraître sur la Newsletter de l’Aéro-Club de Couhé:
Bien-sûr ce n’est pas commeOshkosh
Ce n’est pas non plus l’Avenue Foch
Mais moi je dis que ce sont des cracks
A Couhé-Vérac, à Couhé-Vérac…*
* Sur l’air de « A Göttingen»– Barbara
Arrivés le Samedi matin après avoir traversé de grosses lignes d’orages dès le Nord de Clermont-Ferrand, nous avons retrouvé avec grand plaisir « LFDV » (Le Fabuleux Directeur des Vols), sa piste, son équipe, dans une ambiance déjà très affairée pour préparer ce 55ème meeting dont le thème était cette année « Des Machines et des Hommes ».

Comme un coup de chapeau, à la fois aux pilotes sans qui les machines ne sauraient pas voler, aux mécanos sans qui les machines ne pourraient pas voler, mais aussi aux machines sans lesquelles les pilotes et les mécanos n’auraient plus qu’à faire du pédalo.
Entre les arrivées des avions, l’organisation des coulisses, les entraînements en vol, tout se mettait en place pour le meeting du lendemain, dont le briefing du Dimanche allait sonner le top départ.
RV donc Salle Saint-Exupéry à 11 heures: Alain Hugault, en Directeur des Vols rompu à ce genre d’exercice, assisté de ses 2 DVS adjoints, Christophe Milian et Loïc Gauthier, allait d’entrée donner le ton: sobre, rigoureux, efficace, à l’image de l’ancien militaire qu’il a été. A tout seigneur, tout honneur, à ses côtés, le « Commissaire de Terrain » serait le Général Laurent Rateau.

Et comme tous les ans, à la fin du briefing, distribution à tous les pilotes du foulard reprenant le dessin de l’affiche du meeting, évidemment signée R. Hugault (cf + loin)! Un véritable « must », élégant et poétique, bienvenu après tous ces détails techniques: météo, arrêté préfectoral, visualisation des axes, etc.
Planning des vols connu, après un déjeuner champêtre, il ne restait plus qu’à mettre en place « Les Machines et les Hommes », à savoir les mécanos et les pilotes, dont deux se trouvaient être… des femmes.

Gaële Amico et son très beau Bücker, et moi-même, accompagnée de mon fidèle ailier: Adam, venus d’Annecy avec nos 2 Caps10 voler pour la 4ème fois à Couhé-Vérac.
Des hommes, des « vrais », il y en avait, et pas des moindres!
Pierre Espias, toujours aussi rigoureux dans la présentation du Cap21, Florent Oddon, digne représentant de l’EVA en Extra (commenté par Berny, pilote de l’ex « Cartouche Doré », une patrouille dont la trajectoire fut torpillée par des comptables, et qui manque aujourd’hui tellement sur les meetings), Frédéric Olivier et son rugissant T6, Philippe Duclos qui sait parfaitement mettre en valeur les courbes de son splendide Falco, 2 pilotes de la région Toulousaine simulant un combat aérien avec le Nieuport 17 et le S.E.5, le Morane 315, Jérôme Joulain en Stearman, Philippe Moreau et son très beau Waco…, un autogire, mais aussi Jean-Michel Dardaud présentant dans un box joliment compact (il n’est pas instructeur voltige pour rien…) la star de l’événement, le Curtiss PA40N. Sans oublier la tribu masculine de la famille Hugault: Romain en patrouille en Piper avec Darren Finlay, Alain et Sébastien en Broussard largueurs des talentueux parachutistes civils et militaires. Les spectateurs ont aussi eu droit à une parfaite démo de l’hélicoptère de la Gendarmerie Nationale. Ne croyez pas que j’oublie Blaise Morand venu de Suisse avec son Maule « Spirit of Limba »: un clin d’oeil particulier pour lui qui n’a pas choisi pour son STOL un nom d’aviateur ou d’aviatrice célèbre, mais celui de sa petite chienne, qui fut aussi sa co-pilote préférée (?) pendant des années… preuve que nos amis à 4 pattes peuvent aussi trouver leur place dans le monde des machines et des hommes.



Les spectateurs venus de tous les environs – et parfois de bien + loin – ont pu vivre en direct tous ces vols, commentés par Olivier en français et Charlie en anglais: 2 commentateurs… un luxe absolu dans ce coin de France qu’affectionnent particulièrement les Britanniques.
Les spotters, placés près de la Direction des Opérations, donc au centre des démos, ont pu, eux aussi, profiter d’excellentes conditions pour voir les vols sous le meilleur angle.


Pendant ce temps, les bénévoles, en chasuble (pas gilet) jaune, attentionnés et discrets, étaient partout, en piste, aux entrées et aux buvettes prises d’assaut car, comme prévu, il faisait beau et chaud.
D’où l’obligation de calculer l’altitude-densité à l’heure de notre vol, pourtant l’avant-dernier du jour: 1.850 ft sur ce terrain situé à 500 ft, un « détail » important qui détermine l’altitude de départ de la démo. A propos de moteurs, tout en regardant voler les copains et bien que préférant imaginer qu’ils fonctionnent de façon magique (les moteurs, pas les copains), je n’ai pas pu m’empêcher d’aller jeter un oeil à une exposition originale sur le thème « des Machines »; au milieu des stands, on pouvait y trouver des moteurs légendaires, à 2 pas d’une exposition des BDs de Romain Hugault, dont le lien avec l’aviation ne se limite pas à piloter un Piper: il est en effet aujourd’hui internationalement reconnu pour ses dessins d’un réalisme et d’une beauté à couper le souffle.

S’il fallait résumer cette journée en un seul mot, je dirais: « Magie », tellement bien orchestrée qu’on n’en imagine pas les coulisses. Mais, pour se rendre compte que rien n’est laissé au hasard, il faut avoir vu Alain Hugault qui, d’un regard et d’un geste, indique aux bénévoles au garde-à-vous comment imbriquer un maximum d’avions dans le hangar; il faut avoir discrètement suivi Catherine Hugault – assistée de son vice-président Grégory Buatois – qui, tout au long de la journée, doit faire face à des demandes tous azimuts, pour comprendre que, derrière son sourire et son vigilant regard bleu azur, tout est savamment analysé, organisé et en passe d’être résolu (cerveau féminin oblige!).
Alors, finalement, dans la Famille Hugault, que l’on demande la carte « Une main de fer dans un gant de velours »ou son inverse (je vous laisse deviner qui est qui…), on est sûr de ne pas se tromper: l’un ou l’autre, mais il serait pus juste de dire l’un ET l’autre, sont capables, tout en sachant déléguer, de vous concocter un meeting d’anthologie. D’ailleurs, je ne sais pas si beaucoup d’autres organisateurs peuvent se vanter, année après année – et ce depuis 1964 – de faire face à l’énorme travail que demande un tel chantier. Mais, chut…, ils sont déjà en train de rêver à 2020!