30 Mai:
Depuis hier, les avions sont de retour à Romans!
Clément, Alex et toute l’Equipe vont patiemment les remonter:
3 Mai:
Une date qui semblait tellement lointaine il y a encore quelques semaines.
Comme toujours, le temps est allé à la fois très vite (compression du temps) et très lentement.
A l’heure qu’il est (15:00 locale = 09:00 en France), le conteneur est fermé scellé plombé avec tout bien chargé, arrimé, sanglé à l’intérieur.
Départ très tôt ce matin de l’hôtel dans une atmosphère très humide puisque nous avons vu la pluie pour la première fois. A croire que la Chine pleurait déjà notre départ proche. Image prise depuis l’intérieur du bus

Arrivée au hangar et tout de suite au travail!
Toutes les équipes se sont mises à l’ouvrage, les mécanos bien-sûr mais souvent aussi avec l’aide des pilotes qui font ce qu’ils peuvent: certains + costauds que d’autres, voire + techniciens que d’autres.
Pour certains, la déception était au RV puisque tous les conteneurs n’étaient pas encore arrivés et devaient être bouclés au + tard à 13:00…
Pour CAPTENS, avec à nouveau l’aide d’Alexis, tout s’est bien déroulé sous le contrôle d’Alex.







Entre-temps, ne pouvant aider que pour de petites tâches de « Cosette », je me suis baladée et peux donc vous faire découvrir:
L’intérieur du Edge du neveu de Ramon (à ne pas confondre avec « le neveu de Rameau »)

Les tripes d’un Sukhoï

Quel est donc le bienfait qu’apporte « l’Eau de Ste Marguerite » à un Yak?
A la suite de quelles pérégrinations cette bouteille s’est-elle retrouvée là?
Quand on sait que le Dr Calamy, au siècle dernier, décrivait parmi les propriétés de cette eau issue d’Auvergne « des vertus purgatives assez prononcées »… Les Yaks fonctionneraient-ils à l’inverse des pilotes?


Pendant ce temps, Andy avait trouvé un autre guitariste pour former un duo

Et à l’heure prévue, le conteneur CAPTENS était prêt à être fermé


De retour à l’hôtel pour une douche, nous serons prêts à reprendre un transport vers l’aéroport Intnl de Zhengzhou, pour une étape prévue à Yinchuan et Dubaï ensuite. La dernière partie du vol, Dubaï Genève, sera pour demain, avec une arrivée prévue à 13:15.
But… tomorrow is another day. On va prendre le temps d’une bonne douche, bagages ensuite et un dernier pot avec nos chers 2 « A »: Alex et Alexis.
Enregistrement à Zhengzhou Intnl Airport avec nos amis des Pioneers que nous aurons grand plaisir à retrouver à Avignon en Septembre. En arrière-plan, « Dave » et les mécanos des Breitling Wingwalkers, que nous retrouverons à Mainfonds en Août:

Sylvia! A qui le « Pujadas » local Chinois, sur scène avait dit, médusé « Are you a pilot »?

Notre avion juste avant l’embarquement:

Photo-souvenir avec une partie de l’équipage entre Zhengzhou et Yinchuan (Adam, exténué, dormait, je ne l’ai pas réveillé…)

Et pendant ce temps, nos chers « 2 A » dînaient somewhere in Zhengzhou, avec un Cap10 sur l’écran du restaurant:

4 Mai ici, 3 Mai en France…:
A Dubaï, entre 2 avions, avec les Pioneers:

Adam devant la maquette décrivant l’historique de l’aéroport de Dubaï:

Prochaine étape: Genève et Home, sweet home: les chats, la chienne et bien entendu les enfants, les petits-enfants, et Virginie, et Christine qui ont gardé un oeil sur la maison et pris soin des habitants à 4 pattes.
Les amis, ce sera juste après, et déjà des rendez-vous avec des journalistes…
Comme dans toutes les bonnes pièces de théâtre, n’oublions pas non plus de nommer « Keosite » et son équipe de choc, sans qui je n’aurais jamais réussi à maîtriser le texte, les photos, etc. Quand je dis « équipe de choc », ce sont de grands professionnels qui savent, mieux que quiconque, ce qu’est la voltige de compétition… J’ai nommé tout simplement, Brigitte Delasalle, Cyrielle et Xavier Delapparent. Merci pour votre esprit créatif et votre infatigable disponibilité!
2 Mai
Très tôt ce matin, les mécaniciens, souvent accompagnés des pilotes, se sont retrouvés autour des grands hangars où ont dormi les avions hier soir.
Là, Sylvia des Pioneers, déguisée en blouse blanche, met une large main à la pâte.

A l’arrivée des conteneurs, nous retrouvons « le nôtre », le frère jumeau de celui qui avait fait le voyage depuis la France:
Sous l’oeil de « Antoine » des « Ailes du Petit Prince », Alex et Adam étaient déjà en train de travailler quand je suis arrivée pour faire quelques menus travaux de « petite main ».

Ensuite, c’est Alexis qui est venu au moment critique du décroisement cellule/aile, toujours sous l’oeil d’Alex:


« Fenêtre avec vue »:



Le + gros est fait:


Nous avons terminé cette loooongue journée par un repas typique dans un restaurant proche de l’hôtel, que l’on peut atteindre en traversant une sorte de grande « Agora » où se forment naturellement des groupes de pratiquants de Tai-chi. A proximité de l’hôtel:


Demain sera le vrai dernier jour. A midi, les avions doivent être dans les conteneurs, prêts à quitter le terrain, pour repartir le 6 en direction de Hamburg. Lyon ensuite, puis Romans/Isère.
Ce fut une belle aventure…
Sur l’air de « Non, rien de rien… »: la préparation fut laborieuse, le voyage long, les soucis associés aussi bien entendu.
L’occasion d’apprécier le soutien de vrais amis, souvent de longue date, et d’autres, beaucoup plus inattendus, qui se sont révélés enthousiasmés par l’idée de 2 petits Caps10 en Chine, au point de nous soutenir d’une façon ou d’une autre.
Comme toujours dans la vie, il y a aussi eu ceux/celles (fort rares heureusement) qui, souvent pour des raisons peu louables (jalousie basique, peur de perdre le contrôle…) ont bien essayé de mettre quelques bâtons dans les roues de CAPTENS, quelques turbulences autour des ailes de nos Caps10… Mais c’était mal nous connaître. Cheu nous, dans ma Franche-Comté natale, on appelle ça « la vengeance de l’esclave » et on n’en fait pas plus de cas que d’une bouse sur le chemin d’une belle randonnée.
Au final, quelle chance d’avoir fait partie de ce premier événement « Mondial de Patrouilles » dans un pays extraordinaire où nous n’avons malheureusement pas eu de temps pour faire du tourisme. Mais ce fut largement compensé par de très belles rencontres, des vols spectaculaires et ce sentiment très particulier de faire partie d’une réelle communauté, celle de pilotes à la technique tellement intégrée, qu’ils peuvent exprimer la magie du mouvement parfait dans une sorte de grâce qui semble toute naturelle. Mais qu’on ne s’y trompe pas, derrière le spectacle, que de travail, d’efforts, de motivation, de sacrifices. Surtout lorsqu’il faut partager le ciel avec un ou plusieurs équipiers prêt(s) à vous suivre les yeux fermés et grand’ouverts à la fois… A l’image de ces 2 noms, parallèles et pourtant prudemment distants:

1er Mai
Dernier jour de vols, mais pas des moindres… 2 vols « Signature » et « Classic », puis un Flypass.
Mike prépare le planning sous l’oeil vigilant des pilotes « Breitling »

Autour des tentes, les équipes se préparent: ici les Yakovlevs et les Pioneers


Le vol des Yakovlevs pris de la tente CAPTENS

En route vers les avions, ce sont parfois les photographes qui se font prendre. Ici, Bogdan et Keith, sous l’oeil attentif d’un drone


Pour lutter contre la chaleur, rien ne vaut « L’eau du Tibet »:

Images de l’un des vols du jour:


Après les 2 vols, le Flypass:
CAPTENS alignés derrière… 38 avions

Flypass dans la turbulence de la « Présidential Team » et les fumées de tous les autres!

Retour ensuite au hangar où les avions seront désassemblés avec Alex dès demain à l’aube.
Départ ensuite à « Orenda Resort », pour la Formation Aerobatics Awards Ceremony, où CAPTENS aura l’honneur de recevoir le Prix « Artistique »:
La grande chose ronde au-dessus de ma tête, ce n’est pas une auréole (…), mais une fort belle et très lourde assiette en poterie chinoise. Adam, qui trouve que j’ai déjà trop de vaisselle, fait contre mauvaise fortune bon coeur: je crois qu’il est très content lui aussi!




30 Avril:
Comme le temps passe… l’avant-dernier jour de vols est terminé.
Avec Alex, ici au lever des couleurs:

nous avons posé les stickers sur le 2ème côté du fuselage du BXHE… difficile, mais c’est fait! Pendant ce temps-là, Adam s’occupait de transférer des films sous la tente.

Si ça se trouve, c’était l’endroit et le moment le + dangereux… A proximité pétaradaient environ 10 paragliders jaunes pour tenter de se mettre en route et aller faire de la patrouille.


Une patrouille qui se terminait juste à la verticale des tentes des pilotes avec atterrissage entre les mats, sous les yeux médusés de nos amis Italiens en cours d’interview.

Nous avons profité de ce moment pour offrir un T-shirt CAPTENS à notre chère interprète « Nathalie », qui parle un Français quasiment parfait et qui doit revenir terminer des études dès l’automne prochain à Dijon. Invitation lancée.


Nous aurons à nouveau volé 2 fois aujourd’hui, le premier vol ayant commencé vers 12:20 par une séance photos dans le hold, cette fois-ci avec Bogdan qui voulait shooter du vol en miroir et toujours Alexis aux commandes du Husky. Le petit ours CAPTENS de Déco Aéro en a profité pour voir la Chine du ciel et dans tous les sens:


Et ensuite, la routine si on peut dire, mais sous une chaleur de plomb, toujours par vent d’Est.
Puis un déjeuner avec l’équipe du Husky, Wayne et Alexis:

Le deuxième vol, par vent secteur Ouest, déjà plus turbulent.

Au retour au sol, des fans prennent des photos et apprécient le dessin de Philippe Sumon!


Puis, après avoir quitté la tente, retour en bus, non sans avoir remarqué à quel point, de chaque côté du rideau (comme dans la vie), les réalités peuvent être différentes…

29 Avril:
Qun xing jia dao xuan wu lan ciao… Merci, Patrick Bève, pour la traduction du titre de cet article de presse parlant de CAPTENS:
« Une foule pour observer une étoile qui a dessiné une danse brillante dans le ciel bleu »
Encore une belle journée, ciel bleu, vent moyen, briefing du matin à 07:30 pour les leaders, distribution des notes des Séries « Classic » et « Signature » d’hier. Comme il n’y a pas de classement, difficile de se situer. En tous cas, quelques belles notes dont pourront être fiers nos coachs Romain, Jacques et Patrick. J’ai même noté deux 10, et de belles notes de positioning.
Finalement, quand on lève les yeux ici à Zhengzhou, le niveau de toutes ces patrouilles est tellement top que c’est un plaisir fou de penser qu’on en fait partie.
2 vols pour la journée: Signature et Classic ensuite. Le 2ème vol de l’après-midi aura été précédé d’une séance de photos en formation avec le Husky de Wayne piloté par Alexis Delefosse avec, derrière l’appareil photo, Keith, le journaliste/photographe Anglais.
J’ai bien aimé son débriefing du soir: « no comment ». Cela n’aura en effet pas pris + de 4 minutes en tout pour shooter un 360° à droite, smoke on, retour ailes horizontales, et la même chose à gauche.

Comme on dit en Haute-Savoie, « tout dret dans l’pentu » ensuite, puisqu’on a pu entrer dans le box voltige dans la foulée.

Pendant les temps morts, traduisez en plein soleil entre les vols, avec Alex, nous avons « enchinoisé » les avions aux couleurs d’une Sté spécialisée dans un logiciel de news en line. Bien regretté la super-qualité des stickers de Art Exit: la, nous avions plutôt l’impression de dérouler de la guimauve prête à fondre sous le soleil!



Pendant ce temps, depuis la tente CAPTENS, Adam télécharge les images des caméras embarquées:

Une tente avec vue:

Retour ensuite sagement à l’hôtel où tout le monde, plus ou moins écroulé, n’a pas traîné à table.
Car to-morrow is another day, but… rendez-vous même punition même motif, pour un briefing à 07:30.
Mais, ne nous plaignons pas: nous nous éclatons lors de démos mémorables, dans le ciel Chinois, bien + bleu que prévu, alors que d’autres êtres humains ont des jobs beaucoup moins… gratifiants. Je vous présente l’armée des « dames-pipi » locales:

On pense bien aux amis qui, en France, souffrent du froid. Encore une fois, si on pouvait faire quelques échanges de degrés, on vous en enverrait bien une bonne dizaine!
28 Avril:
Jour J
Tirage au sort fait, 2 « practices » en vue, avec des « juges/inspecteurs de sécurité ». CAPTENS a tiré le numéro 6, dernier du premier slot et nous volerons donc à 10:50 pour une série « Classic » et à 15:15 pour une série « Signature ».
Météo de rêve en termes de visibilité, toujours pas mal de vent: 15 à 20 kts, mais c’est pareil pour tout le monde, n’est-ce pas.
Dès l’arrivée à l’aéroport, on sent bien que l’ambiance a changé. De bon enfant, elle est carrément passée à surveillance ++: Brett fouillé à la main par une jeune Chinoise que je soupçonne d’en profiter (!), jusqu’au suivant: Tom Cassel

Sur le tarmac, Clément et Alex devant le BXHE:

Le sponsor Chinois apporte enfin ses stickers, sur grand fond transparent: par ce grand vent, impossible de les appliquer correctement aujourd’hui. Ce sera certainement fait demain. En attendant, nous avons déjà pu voler avec le petit sticker prévu sur le capot. L’aide d’Alexis fut très appréciée!

2 vols de practice « surveillés » par les juges devenus « inspecteurs de sécurité ». No matter. Belles conditions de vol, belles démos… Un honneur de faire partie de cette troupe!


Et ce soir, nous venons de rentrer d’Orenda, un resort à 45 minutes dans les collines: la Chine dans son extravagance et ses merveilleux côtés.
27 Avril:
Incroyable journée aéronautique!
A 10:05, les 2 avions de CAPTENS roulent en premier pour aller s’aligner, comme briefé, en fond de piste 28.

Devant nous, vont venir s’aligner également… 26 autres avions.
Si le camion de fuel avait été prêt à ravitailler, ce sont 42 appareils en tout qui auraient fait ce vol inaugural suivi de 2 flypaths avec fumée. Pour tout dire, dans cette visi du matin limitée, nous aurions bien pu être 100 que ça n’aurait pas changé grand-chose: de tout le vol, j’ai vu juste devant nous les 3 Yaks de la « Présidential Team Lithuania », et la patrouille précédente constituée de 4 RVs.

Devant eux, des Extras, et des Sukhoï, et d’autres Extras, et des Laser, et les Pioneers, sous le lead rassurant de Chris Aemes.
L’un des vols les plus impressionnants de ma carrière de pilote…
Passage haut:

Passage bas:

Ensuite une démo CAPTENS de 6 minutes devant la TV Chinoise

puis une photo de groupe

et puis une longue après-midi sur le tarmac à attendre notre slot de 17:00, dernier vol d’entraînement avant la Série « Classic » de demain matin et « Signature » de demain après-midi.

Entre ces vols, une tente « CAPTENS » nous abrite d’un soleil de plomb:



Clin d’oeil à « Duff » à qui nous rapporterons cette canette pour sa collec!

Au briefing du matin, nous avions été prévenus qu’il faudrait emporter un mini GPS, officiellement pour assurer notre sécurité…

Et ce soir, retour à l’hôtel après avoir à nouveau arrimé solidement les avions, fait des photos avec les autochtones. Alex, d’Aéro Service Romans, vient d’arriver de France, fourbu mais content de voir des visages connus à la sortie du minibus (plaisir partagé, Alex!): il remplacera dès demain midi Clément qui rentre en France reprendre les rênes de la « boutique », à Romans.
Journal découvert à l’hôtel:

26 Avril:
Plaisir de passer l’aller en bus, de l’hôtel vers l’aéroport, à côté d’Elena Klimovich, qui fut membre de l’Equipe Russe et l’une de mes principales concurrentes! Nous nous sommes quelques fois retrouvées depuis, toujours avec le même plaisir. Une photo + tard sur Facebook et, avant même d’arriver près des avions, un mot sympa de Patty Wagstaff. Cette communauté de la voltige est à la fois très internationale, minuscule et bien réconfortante…

Sur l’air de « Ah, si vous étiez venus hier… »: si le fuel était arrivé à temps, s’il n’avait pas fallu attendre ensuite que l’essence contenue dans la cuve du camion « s’apaise », nous aurions pu faire la répétition générale de cette énorme patrouille de 42 avions supposés faire un double flight path demain pour l’inauguration du Salon de Zhengzhou.
Nous avons néanmoins bénéficié d’un briefing super pro de Chris Ames, qui en sera le leader: précision, efficacité, dispersion zéro, on reconnaît bien là le professionnalisme d’un ancien « Red Arrows ».
A titre d’exemple de parfaite concision, je vais garder précieusement les 8 feuillets que, dès hier soir, il avait distribués aux leaders, où tout était parfaitement expliqué.
En attendant le fuel, petite promenade pour moi dans le grand hall face au hangar, où je découvre que CAPTENS est bien mis en valeur:

Pendant ce temps, Adam discute avec la ravissante pilote de « Mooney »:

Et les Pioneers finissent de préparer les avions:


Après avoir refuelé, nous avons donc mis en route, mais pas pour décoller, seulement pour la mise en place au parking entre Alpha3 et Alpha4, qui sera désormais notre point de départ et d’arrivée avant et après chaque vol; c’est là aussi que les avions vont dormir désormais.
Après avoir passé une nuit de perplexité car nous avions compris hier soir qu’il faudrait voler la Série « Classic » différemment selon que le vent serait d’Est ou d’Ouest, à savoir telle figure toujours vent de face comme sur le diagramme, telle autre toujours vent arrière, ce qui aurait obligé à modifier totalement les sens de rotation de 1/4 montants ou descendants (les initiés comprendront…), j’ai été très soulagée d’apprendre de John Gaillard, chef juge, que nous pourrions voler notre série comme d’habitude, quel que soit le vent. Une série d’ailleurs composée justement pour pouvoir compenser le vent à différentes altitudes, quelle qu’en soit la direction. Ouf! Du coup, j’ai pu tout expliquer à Adam d’un coup: le problème et la solution, ce qui lui a évité de se faire des noeuds dans la tête cette nuit…
La tête bienveillante de Nick Buckingham, Pdt de la CIVA, à qui je confie la « Série Classic CAPTENS » toute flèche de vent ayant été finalement effacée:

Bon vol, application ++, petit bémol lorsqu’Adam, quelques secondes avant la fin, demande à se poser pour perte de tours moteur. A l’inspection, ce n’est qu’un problème de bougie, que Clément résoudra avec son efficacité habituelle… ce qui lui vaudra un billet pour un petit tour en pax pour vol de contrôle. On nous avait prévenus que l’essence en Chine était très chargée en plomb, on dirait que c’est vrai. Pour l’instant, après vérification, les miennes vont bien.




Départ du BXHE sous l’oeil d’Alexis

Arrimage des avions pour cette première nuit Chinoise à la belle étoile, sous l’oeil de petites familles très intéressées, qui n’hésitent pas à me confier leur petit enfant pour une photo-souvenir. Qui sait? Peut-être l’un(e) d’entre eux deviendra-t-il/elle un jour pilote?


A tenir ces petits Chinois, une pensée me revient, très vive: lorsque je partais en championnats pour de longues périodes, c’est moi qui demandais à prendre un petit ou une petite dans mes bras, tant l’absence de Caroline et Julie m’était pesante. Aujourd’hui, c’est plutôt en pensant à Gabin, Joséphine, Jules et Céleste, mes petits-enfants, que j’avais envie de les couvrir de baisers, ces petits bouts aux joues bien rondes et tellement douces, sous les yeux ravis et les battements de main de leurs mère/grand’mère enthousiastes.
25 Avril:
Une idée de l’horizon Chinois, vue de l’hôtel, ce matin:

Presque toutes les équipes sont maintenant là, les amis Italiens des Pioneers arriveront ce soir, et les avions sont pratiquement tous remontés. Les plannings de vol sont plus tendus, mais nous avons pu voler 2 fois, comme hier.

Quant aux préparatifs en vue du week-end, ils sont spectaculaires. Partout, des « troupes » (civiles) de Chinois et Chinoises armés d’immenses balais, s’évertuent à venir à bout d’une poussière d’autant + incontrôlable que le vent s’en donne à coeur joie pour anéantir par rafales le travail qu’ils venaient d’effectuer avec précision et on dirait même, fierté. Qu’à cela ne tienne, ils se remettent inlassablement à l’ouvrage… jusqu’à la prochaine fois. J’ai pour eux une sorte d’admiration mêlée d’une immense empathie. N’ayant pas connu autre chose, ils ne sont probablement pas si frustrés que ça, et peut-être même honorés de travailler pour cet événement qui promet d’être de première importance.

Ce matin, très petite visibilité, typique de la Chine, malgré le vent.
Le « metar » de Zhengzhou donnait 3,2 km, mais les repères au sol, en particulier la piste, sont très visibles et finalement, on se fait à tout.
Lors de notre deuxième vol, à 17:50, la visibilité était toujours très, très moyenne, malgré un vent de 20 kts environ!
En montée vers la zone d’attente:

En vol miroir:

Quant aux plafonds, ils sont stables vers 3.500 ft, mais « les Chinois » ne donnent pas une autorisation de monter au delà de 2.500 ft ce qui, pour tout dire, n’est pas un handicap pour nous.
Ce soir, repas absolument délicieux et incroyablement copieux pour les team leaders, auquel j’ai participé en tant que représentant la France. Nous avons eu les détails des âpres négociations que la CIVA a tenté de mener auprès des autorités Chinoises. Il sera + facile d’en reparler à notre retour en France.

C’est là qu’autour d’une de ces grandes tables rondes avec immense plateau mobile au centre, j’ai découvert – et lui aussi, à croire qu’aucun de nous n’avait laissé de souvenir marquant à l’autre! – que Rolandas Paksas, ex-président Lituanien au début des années 2000, avait comme moi participé aux Championnats de Voltige de Spitzerberg en 1982. A l’époque, il était forcément membre de l’Equipe… Russe. Nous nous sommes alors salués avec un sourire de circonstance en se disant en anglais: « heureux de vous revoir!». O temporal o mores…
Demain matin, briefing à 09:00, départ du bus à 08:00, le jetlag n’est plus qu’un mauvais souvenir, mais il va falloir quand même songer à se reposer un peu. On a beau dire, ces longues journées à piétiner dans le vent en regardant le ciel… ça fatigue un peu!

Avec une bonne pensée pour les Amis du Tarot, à Annecy:

24 Avril:
Au cours du premier vol, ous avons donc fait connaissance aujourd’hui avec la « visibilité Chinoise » annoncée, de l’ordre de 4km.
Pour ça, j’avais choisi de mettre les lunettes de ski en cas de jour blanc. Rien prévu en cas de jour jaune…

Les équipes continuent à ré-assembler les avions, ce qui a permis, au cours de l’après-midi, de voir voler les Roumains et les Russes.
Alexis, charmant jeune pilote Français de l’Equipe Saget qui connaît donc bien le Cap10, profite de 3 jours off pour nous donner un coup de main bienvenu:


En piste, dès qu’on entend ronronner les moteurs en étoile des Yaks et autre Sukhoïs, je me surprends à me souvenir de mes premiers championnats du monde, Ceske Budejovice 1978, lorsque l’équipe Russe nous en mettait tellement plein la vue avec ses Yaks 50 au bruit de tracteur (réducteur oblige) et aux performances hallucinantes pour nous autres, pauvres pilotes de Caps20 L…
L’équipe « Yakovlevs » fait une bien belle démo, malgré le 6ème manquant. Finalement, c’est peut-être à ça que ressemblait le bruit des patrouilles dans les ciels de guerre…


Pendant ce temps, Brett, le pilote/mécano Australien sans avion (cf le post d’hier) se rend fort utile à faire « la piste » sur le parking A3 où il nous rassure non seulement par son sourire mais aussi son regard d’aigle qui lui permet de collectionner un étonnant ramassis de ferraille, éminemment dangereux pour les hélices. Thank you, Brett, pour cet esprit sportif!

Et, miracle, nous avons pu faire DEUX Vols!
Au cours du premier: Série « Classique » complète + quelques morceaux de la Série « Signature », histoire de prendre des repères en cas de mauvaise visi et vent soutenu, mais aussi de prendre des tops chrono.
Mauvaise surprise au parking: la caméra mise en place par Adam sur sa queue (je veux dire celle de son avion bien entendu) s’est envolée. Couvercle mal refermé probablement mais pas de dégâts sur son avion.
Vent relatif 1 / GoPro 0
Au cours du deuxième vol par meilleure visi cette fois, Série « Signature » complète, caméra en place du début à la fin, et images prises par Bogdan depuis le sol:




Puis retour au hangar, nettoyage des avions, et back to the hotel dès 17:00 en « taxi » local, avec arrêt au supermarché pour trouver non seulement du liquide de nettoyage pour les avions, mais aussi du liquide pour l’équipe:


23 Avril:
Nous avons enfin volé dans le « box » Chinois, comme prévu très long et peu profond: 1.500m x 500m
Des repères à foison sur un terrain en pleine effervescence en vue de l’énorme Salon qui se prépare: des tentes blanches partout, des travailleurs acharnés (on ne les imagine pas en train de parler de RTT…), toujours une visi + que correcte avec 15 kts de vent. Ceci explique probablement cela d’ailleurs.



Mais toujours, encore et encore, une interruption non prévue entre les 2 vols prévus, ce qui n’aura finalement permis qu’un seul et unique vol. Mieux que rien, me direz-vous…
Là, nous croyons encore dans la possibilité d’un 2ème vol:


Beaucoup d’avions sont maintenant sortis des conteneurs en cours de ré-assemblage dans les hangars.
Mais tout le monde n’a pas notre chance: les Lituaniens savent que leurs Yaks 50 sont arrivés au port, mais on ne sait pas où ils sont. Reste donc encore de la route + les formalités habituelles de transit et de douane. Nous en serions probablement là si, comme eux, nous avions accepté la formule prévue officiellement, cad les avions partis début Février par bateau. Mais ce ne sont pas les plus malchanceux… Les 2 très sympathiques Australiens ont eu l’horrible surprise de constater ce matin, à l’ouverture des portes de leur conteneur, que leurs 2 Extra 300 étaient endommagés: ailerons, hélice, train. Les accéléromètres en place avaient enregistré +12/-10G, les trains étaient sortis de leurs cales etc. Ces 2 avions vont repartir directement en Allemagne pour être réparés. Heureusement pour eux, en Australie, c’est la saison d’hiver qui arrive. Mais quelle déception après toute cette préparation…
Adam & Brett, le mécanicien et pilote Australien:

On ne remerciera jamais assez Aéro-Service-Romans et son manager, dit « perfect body »:

Notre vol s’est bien passé. Nous avons pu en profiter pour calibrer le chrono de la série « Classique » et prendre des repères au sol. Finalement, là ou ailleurs, le ciel c’est le ciel et les avions ne savent pas qu’ils ne volent plus dans le ciel Européen. Au passage, un grand Merci à nos coachs qui nous permettent aujourd’hui, de nous sentir à l’aise un peu partout: dans l’ordre chronologique, je nomme Patrick Paris, Jacques Aboulin et Romain Fhal. Ce qui ne nous empêche pas, soyez rassurés, d’être vigilants ++.
Photos à suivre
Au retour dans le hangar, j’ai eu la bonne surprise de voir s’avancer vers moi Nick Buckingham, président de la CIVA (Commission Internationale de la Voltige Aérienne dont j’ai d’ailleurs été membre) qui, au nom de la CIVA, m’a présenté ses excuses pour les difficultés à obtenir des Licences Sportives en France.
Là comme ailleurs, les problèmes viennent en général de personnes dévalorisées ayant eu l’impression d’être mises à l’écart quand il s’agissait de décider. En décodage biologique, on parlerait de conflits de rancoeur ou de territoire… Inutile d’envisager les programmes de maladies que ces inconscients se créent au passage.
La présence de Mr Buckingham a rapidement été à l’origine d’une réunion au sommet où mon petit doigt me dit que nous pourrions être à l’aube de quelques nouvelles surprises concernant la suite des événements. Affaire à suivre…
Adam & Nick Buckingham – Réunion « au sommet »:


Nos Caps10 prêts pour une nouvelle nuit Chinoise:

Retour ensuite à l’hôtel où nous avons rencontré les 3 pilotes de la « Présidential Team » de Lituanie qui, en toute simplicité, tire son nom du leader, Rolandas Paksas qui fut… président de Lituanie. A l’heure où les Français votent pour le 1er tour de la présidentielle, on a un peu de mal à imaginer l’un des anciens présidents ou l’un(e) des actuel(le)s présidentiables aux commandes d’un avion de voltige, leader de sa patrouille. Ça donnerait probablement des individus plus responsables, obligés d’être dans l’anticipation, de prendre vraiment soin de leurs ailiers etc. puisque, contrairement aux médecins, en cas de problème, les pilotes sont dans le même sac (bodybag?) que leurs victimes.
Adam & Rolandas:

Demain matin, nous saurons qui figurera au 2ème tour des élections présidentielles en France. Pour nous, notre journée de pilote commencera par un briefing et, si tout roule, se poursuivra par au moins 1 vol. Inch Allah… Ô pardon, Macron n’est pas encore président.
22 Avril:
Briefing on time à 09:15, durant lequel nous apprenons que, contrairement au planning des vols, nous ne pourrons voler qu’à partir de 17:00… les militaires, toujours les militaires.
Clément en profite pour s’occuper du smoke system, du phare et du rotating du GOUM.
Puis retour momentanément à l’hôtel en attendant de repartir vers les avions dans l’après-midi.


La Chine… comment dire?
Nous sommes bien retournés au terrain l’après-midi.
Nous devions voler à 17:20, et avons donc mis en route à 17:03, car il y a un looong roulage, de A1 à A3, puis passage par un parking en direction de A4.
De gauche à droite, Alpha 1, 2, 3, 4 et 5:

Mais rien ne s’est passé comme prévu:
A part des sons Chinois naturellement incompréhensibles sur 122.10, la fréquence prévue, impossible de joindre « Mike », supposé maîtriser les 3 (oui, seulement 3) entraînements prévus avant le coucher du soleil. Ni sur la fréquence primaire, ni sur la secondaire. Pour la faire courte, après avoir appelé 10 fois en position A1, alors que l’avion des parachutistes – toujours lui – était planté en plein milieu de la piste travers A3 pour reprendre sa cargaison de paras, j’ai finalement pris la décision – en prévenant naturellement sur les 2 fréquences dédiées – de remonter rapidement le bord de la piste, sûre qu’au moins, pendant les 3 minutes qu’allait prendre le remplissage de la nouvelle cargaison de paras, aucun autre appareil ne risquait de se poser ni de décoller. Là, « Mike » s’est réveillé – j’avoue humblement que c’était le but! – pour demander qui avait donné la clearance. J’ai répondu qu’en l’absence de réponse et en assurant l’auto information sur ce terrain où rien ne se passe, j’avais pris la décision de remonter cette portion de piste pour pouvoir décoller comme prévu à 17:20. Oops. Ensuite A3, puis attente en A4 alors que les Yaks qui nous avaient précédés n’arrivaient pas à obtenir l’autorisation de se poser, alors que rien ne se passait! Ici, tout est compliqué et la pensée suit parfois les mêmes méandres que le Yellow River proche, et qui donc nous échappent. Mais les bases restent les base, en entendant le leader des Yaks annoncer « short fuel », les choses se sont un peu accélérées.
Mais nous n’étions pas au bout de nos peines. Au bout de 30 minutes de taxi et attente, nous avons appris que « les opérations » avaient décidé d’interrompre les vols, qu’il y aurait un briefing à 18:00 pour savoir ce qui se passerait ensuite. On aurait pu se croire dans les pires moments de Mai 68, quand quelqu’un décidait qu’il fallait faire une réunion pour savoir quand serait la prochaine réunion.
Pendant tout ce temps, bien-sûr, les hélices tournaient, les bougies s’encrassaient, etc.
Le sunset étant proche de 18:30, la piste en service étant pile dans l’axe Ouest (une 28), inutile de préciser que ce nouvel oukase n’aurait en aucun cas laissé le temps d’assister à un briefing, remonter dans les avions, s’attacher re-rouler, décoller et voler.
Ah oui, parce que j’avais oublié de dire que, tant que les parachutes supposés arrêter de voler à 17:00 étaient encore en l’air, il était inenvisageable de voler verticale la piste pour prendre des repères. La consigne était: « Allez à 3km dans le Nord-Est, ne passez pas par la vent arrière au retour et positionnez-vous à 2 km dans l’axe à… 100 ft sol pour une longue finale »! Quand on sait que le coin est bourré de poteaux, antennes et autres câbles, je ne sais pas bien à quoi jouent « les autorités » Chinoises ou autres. Pour ma part, si nous avions volé, je n’aurais tout simplement pas accepté de me balader – et d’emporter mon ailier dans cette galère – à 30 m sol, au milieu des câbles, soleil de face, sur une fréquence non réellement maîtrisée!
Bref, ce non-vol nous a peut-être sauvé la peau…
Nous avons donc rangé les avions dans le hangar, partie remise demain pour un briefing fin de matinée, suivi, si Dieu ou les diverses divinités Chinoises le veulent, pour un nouveau vol, peut-être.

L’impression d’être passée d’un mauvais jeu de Monopoly (Ne passez pas par la case vent-arrière) à un jeu de Flipper clignotant où rien ne se passe (Same player shoots again) en passant par un jeu de dominos où une impulsion venue d’on ne sait où, fait dégringoler tout le système, voilà une journée qui laissera un goût un peu amer dans le genre « Tout ça pour ça ».
To-morrow is another day. Si la visibilité veut bien tenir, alors nous ne regretterons pas tous nos efforts, de même que ceux de tous les amis qui nous ont, d’une façon ou d’une autre, encouragés et soutenus pour cette aventure Chinoise.
De retour à l’hôtel, suivant le bon principe qu’il ne faut quand même pas se laisser abattre, alors que notre cher Romain Fhal en plein entraînement « Equipe de France » était à la San Pellegrino somewhere en France, nous voici avec Clément, omniprésent, efficace, calme et souriant, autour d’une Tsingtao bien méritée:



21 Avril:
Les avions sont donc assemblés.
A midi, le premier Cap10, le FBHE est terminé! Plein fait


Le GOUM en cours de finition:

Et pendant ce temps, tout va bien, la sécurité Chinoise assure!

A 16:00 le 2ème aussi, plein fait, les 2 avions sont prêts à voler.
Merci à Bogdan et Anca, de l’équipe Roumaine de photographes, pour avoir déposé ce lien Youtube sur l’assemblage des Caps10:Video Credit: Bogdan Pop & Anca Cheregi
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Et voici le drapeau « CAPTENS »:

Test flight supposé commencer à 17:15 mais, pour des raisons diverses – en particulier parachutistes militaires qui marquent franchement leur territoire en ajoutant une rotation non prévue – décollage à 17:50 seulement, soleil pile de face avec, dans le GOUM, Clément et Marianne et Adam, accompagné d »Antoine », des Ailes du Petit Prince, dans le BXHE.
On se souviendra du taxiway raté (mea culpa mais personne sur la fréquence…), CAPTENS suivis par les Breitling imperturbables au milieu des tréteaux et autres camions… Un chien sur le parking dédié, sans laisse, le bordel Chinois total, mais excellente visi, 15 kts presque dans l’axe de la 28.





A l’atterrissage, il faudra rapidement dégager la piste pour laisser décoller les Yaks, poser les Breitling, décoller les Global Stars. Puis retour au parking, soulagés de voir que, en Chine aussi, « l’air est porteuse! »


Avions tranquillement rentrés au soleil couchant, retour en bus à l’hôtel, dans une circulation toujours aussi étonnante, où les générations se côtoient sur de minuscules véhicules style mobylettes carrossées: grand-mère au volant, petit-fils à l’arrière en train de bricoler son téléphone portable, ou encore jeune femme portant un masque, hauts talons, cheveux au vent. La Chine, pays de paradoxes…